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Pou vwayajé toujou plis adan sa ki ka fè Nou

Ce monde est : mystère (conversation avec moi-même), Camille

Quand j’étais enfant, je croyais que les gens mouraient seulement lorsqu’ils étaient devenus des vieillards. Très tôt, j’ai compris que   j’avais tout faux et qu’il n’y avait pas d’âge pour cela. Même si, chaque jour, je suis confrontée à cet évènement, la mort soudaine d’un proche ou d’une connaissance me laisse perplexe et me plonge inlassablement dans l’interrogation.

. Pourquoi est-il mort ? Lui, si gentil, si talentueux, si débordant de vie, plein d’avenir, en outre tellement serviable.

. Pourquoi lui, pourquoi pas le méchant, l’emmerdeur, le jaloux, l’imposteur, le … ?

. Pourquoi pas celui qui est si longtemps plongé dans un coma, qui pour respirer a besoin de tout un appareillage ?

. Pour celui qui, alité sans espoir de guérison, décède à la suite d’une longue maladie je peux comprendre, mais lui si joyeux, si alerte, si heureux de vivre. Pourquoi lui ?

Le monde est ainsi fait, « on ne connaît ni l’heure ni le jour ». La mort est une caractéristique des êtres vivants qui naissent, vivent et meurent. Chacun y passe à son tour. Pourtant cela semble bien injuste.

. Pourquoi lui ? Qui tire la ficelle ? Qui décide que maintenant c’est le tour de celui -ci, de celle-là ou plutôt de ce tout jeune enfant ou même de ce bébé ? Oui qui décide ? qui décide de la longévité d’un humain ?

Ce monde est : mystère

Il n’est pas mort, il a juste quitté son corps pour poursuivre son voyage. Mais de quel voyage s’agit-il ?  Où s’en va-t-il ? Et puis comment le sais-tu ?

Ce monde est mystère

Il est parti là- bas, là où tes yeux ne peuvent le voir, là où tes mains ne peuvent le toucher, là où ta bouche ne peut lui parler.

Je ne peux expliquer comment je le sais mais je le vois, là-bas, avec des yeux qui ne sont pas des yeux, je le vois, là-bas, dans un monde de lumière, je le vois heureux, il danse, il rit, il se déplace sans… Je l’entends avec des oreilles qui ne sont pas des oreilles.  Il me dit, regarde comme je suis bien, comme je vis. Il me dit vas-y, continue, je suis là tout près.  Il me dit j’ai des ponts à traverser … Je le regarde, je lui parle sans même ouvrir la bouche. Il m’entend, il me parle, je l’écoute. Et même si je ne peux pas le toucher, j’accepte cette disparition soudaine. Ouf ! je respire, je décompresse.

Ce monde est : mystère

. Personne ne meurt avant son heure ; mais qui décide de la date et de l’heure du décès de quelqu’un ?  Est-ce le trépassé lui-même qui de son vivant, en transgressant des lois inconnues de lui-même, prépare ce moment fatidique ? Est-il inscrit dans nos gènes une date limite à ne pas dépasser ?

 Ce sont des hypothèses. Le débat est ouvert.

. Aurai-je une réponse ?

Ce monde est : mystère

La vision du disparu dans son champ de lumière menant une vie dont il ne se plaint pas me rassure. Je me recentre, je reprends mes activités.      –  Mystère, ce monde est : mystère –

 

Camille

Camille

Citoyenne lambda en quête de la connaissance de son propre soi, je suis une chercheuse non scientifique qui se fonde sur l'introspection.

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